La brèche aux buffles

Un ranch français dans le Dakota

€3.99

Découvrez 'La Brèche aux Buffles', une œuvre magistrale d’Edmond de Mandat-Grancey. Ce livre captivant vous transporte dans l'aventure d'un ranch français au cœur du Dakota.

Résumé

Lame Johnny occupait seul le domicile commun quand survint cette malheureuse aventure, qu’un ami vint aussitôt lui conter. Il jugea sagement que son prestige avait reçu un grand coup, et qu’il serait prudent de quitter le théâtre de ses exploits, au moins pour un temps. Aussi, le soir même, il se mit en route pour aller rejoindre le stage-coach de Deadwood, qui passait non loin de sa maison. Malheureusement, le hasard voulut que deux ou trois des acteurs du drame de Custer se trouvassent dans la voiture ; ils se jetèrent sur lui dès qu’ils le reconnurent, prirent la bride de son cheval et s’en servirent pour le pendre à un gros peuplier qui s’appelle encore maintenant Lame Johnny tree, de même que le ruisseau qui coule devant la maison assez rudimentaire que s’était construite le défunt, s’appelle le Lame Johnny creek. Du haut de son peuplier, il aura pu se dire, comme un personnage de l’antiquité : Non omnis moriar !

La succession des deux associés se trouvant vacante, M… et A… se déclarèrent ses héritiers. Ils se trouvaient là sur la lisière de la forêt qui s’étend sur tous les Black-Hills. La vallée, assez étroite d’abord, s’élargit en descendant du côté de la Chayenne. Le pays, très accidenté par les derniers contreforts des montagnes, produisait une herbe abondante et de très bonne qualité, et cependant le sol était si rocailleux, que de longtemps on n’aurait pas à redouter l’arrivée des émigrants. En s’assurant des trois cours d’eau qui coulent aux environs, on pouvait disposer d’un parcours de vingt à vingt-cinq mille hectares.

Avec les sapins que leur fournissait la forêt, ils construisirent eux-mêmes une écurie pour leurs étalons. Dans un coin, ils s’étaient ménagé un petit réduit, et c’est là qu’ils passèrent leur premier hiver. Au printemps suivant, rejoints par un ami, ils allèrent dans l’Orégon et y achetèrent un troupeau de soixante-quinze juments qu’ils ramenèrent à petites journées, — sept ou huit cents kilomètres, — malgré la neige et les Indiens. En route, les juments commencèrent à pouliner. Il fallait marcher quand même, car on ne pouvait pas s’arrêter. Dix ou douze poulains moururent quarante-cinq survécurent. Dans le nombre, il y en eut une quinzaine qui firent plus de deux cents kilomètres dans les dix premiers jours qui suivirent leur naissance.

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Galiot François Edmond de Mandat-Grancey, né le 28 juin 1842 à Grancey-le-Château (Côte-d'Or) et mort le 21 juin 1911 dans le 16e arrondissement de Paris, est un journaliste, écrivain et officier de marine français.

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