
Le Crucifié de Keralies (1892) Annoté
Ouvrage couronné par l'Académie française
€3.99
Découvrez 'Le Crucifié de Keralies (1892)', une édition unique et annotée du chef-d'œuvre intemporel de Charles Le Goffic, publié pour la première fois en 1892. Cette édition spéciale est enrichie de commentaires détaillés qui apportent une nouvelle profondeur à l'œuvre classique.
Résumé
Ma part d’invention dans l’intrigue du Crucifié fut en effet des plus restreintes : je me suis borné le plus souvent à déplacer l’action et à changer les noms des personnages. Le lecteur s’en convaincra aisément si, malgré le temps qui s’est écoulé depuis la consommation du crime mystique qui donna naissance à mon livre, il veut bien prendre la peine de visiter avec moi les lieux où périt Loïz-ar-béo. Outre que ces lieux n’ont guère changé, la plupart des témoins du drame vivent encore. On peut les interroger : ils ont connu Coupaïa, Yves-Marie Salaün, Cato Prunennec, mais ils n’en parlent qu’avec une secrète répugnance ; j’en ai vu qui s’arrêtaient, interdits, au moment d’évoquer la victime, comme elle leur apparut dans l’aube trouble d’une pluvieuse matinée de septembre, bâillonnée, les bras en croix, les poignets ficelés aux branches de son gibet. Une sorte de stupeur tragique continue, après trente-deux ans, de paralyser les êtres et les choses autour de ce cadavre mal enseveli.
Dans la réalité, Loïz-ar-béo s’appelait Philippe Omnès. Il n’était pas douanier, mais cultivateur ; il n’habitait pas Landrellec, mais Hengoat. On voit encore sa maisonnette, à l’écart du bourg, dans la jolie vallée du Bizien, petit affluent du Jaudy qu’il rejoint à Pouldouran. Orientée vers le midi, coiffée de tuiles roses, elle s’égaye d’un pied de vigne et de deux gros bouquets de fuchsias qui secouent leurs pendeloques aux deux côtés du seuil. Sur le linteau de la porte on lit, en caractères romains : « 1840 F. F. (fait faire) par Yves Omnès. » Yves Omnès était le père de Philippe. La maison devait être primitivement flanquée d’un four, car on l’appelle encore la ty-forn ; Philippe y vivait avec sa mère, restée veuve, et c’était bien la maison qui convenait à ce garçon charmant, bien découplé, vif et rieur, ne boudant pas plus à l’ouvrage qu’à la danse, très pratique, mais très droit en affaires et dont j’ai retrouvé l’éloge sur toutes les lèvres[10]. Fiancé à une jolie pennérez (héritière) de la paroisse, Mélanie Tilly, il comptait se marier à la fin du mois
--------------------------------------------------
Charles Le Goffic, né le 14 juillet 1863 à Lannion où il est mort le 12 février 1932, est un poète, romancier et critique littéraire français dont l'œuvre toute entière célèbre la Bretagne.
Commander ce livre numérique
Découvrez mes livres sur diverses thématiques passionnantes.
Écrivain
Passion
autoedition7@gmail.com
© 2024. All rights reserved.
