
Passions et vanités suivi du « Poème de l’amour »
Un roman d'Anna De Noailles
€3.99
Découvrez 'Passions et Vanités', une œuvre envoûtante qui plonge au cœur de la passion et des vanités humaines à travers des poèmes poignants et des récits évocateurs.
Résumé
Ce livre numérique comporte une table des matières dynamique. Il est parfaitement mis en page pour une lecture sur liseuse électronique.
Extrait :
Les femmes m’en voudront-elles de leur dire que je ne m’habitue pas à leur grand mépris de la chevelure d’Yseult, voile d’or sur le vaisseau de Tristan ; à leur dédain de la fringante coiffure de Diane, et même de cet étroit anneau bombé, délicat comme la châtaigne, qui repose sur le col grec de la « Jeune fille aux osselets » ? Silencieuse par politesse devant tant de subits pages florentins et de japonais aux joues roses, je leur fais pourtant un grief de leurs cheveux courts, de cette suppression de rêve, d’ingéniosité, de réussite autour du visage. Je leur reproche ce dépouillement de la nuque, lieu secret, amoureux de l’ombre, modelé pour supporter le coquillage soyeux, rêche, sombre, doré, ou bien pour paraître effronté par l’élancement, jusqu’au sommet de la tête, de la parure vivante qui vient s’y abattre ou s’y épanouir.
Enfin, surtout, je leur demande compte du vide sur l’oreiller, de ces poétiques langueurs disparues, dont il fallait rendre grâce aux chevelures éparses, aussi touchantes que les bras abandonnés, que la respiration innocente du sommeil sans défense, que la romance fredonnée inconsciemment dans la solitude.
Tout le pathétique des paupières abaissées, du masque confus, riant, passionné, résidait dans l’enveloppement et le déploiement des cheveux sages ou turbulents, soie embaumée, mouvante tiédeur, emmêlement, faiblesse !
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Ce fut long, difficile et triste
De te révéler ma tendresse ;
La voix s’élance et puis résiste,
La fierté succombe et se blesse.
Je ne sais vraiment pas comment
J’ai pu t’avouer mon amour ;
J’ai craint l’ombre et l’étonnement
De ton bel œil couleur du jour.
Je t’ai porté cette nouvelle !
Je t’ai tout dit ! je m’y résigne ;
Et tout de même, comme un cygne,
Je mets ma tête sous mon aile…
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La comtesse Anna-Élisabeth de Noailles, née Bibesco Bassaraba de Brancovan, est une poétesse et une romancière française, d'origine roumaine, née à Paris le 15 novembre 1876 et morte à Paris le 30 avril 1933.
« Elle était plus intelligente, plus malicieuse que personne. Ce poète avait la sagacité psychologique d'un Marcel Proust, l'âpreté d'un Mirbeau, la cruelle netteté d'un Jules Renard »
Jean Rostand
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